Série de mini-édition autour du signe dans l’art brut. James Hampton est considéré comme un artiste outsider qui a vécu une vie solitaire obsédé par le salut religieux. Il laissa à sa mort un cahier d’une centaine de pages rédigé, au sujet de ses mystérieuses révélations divines, dans un langage qui lui est propre, une sorte d’écriture secrète, de signes ésotériques, montrant ce besoin obsessif de s’exprimer. Ces écritures sont donc issues d’une inspiration surnaturelle. L’existence même de ces écrits apparaissent comme une preuve de l’authenticité de ses révélations.
Cet ouvrage comprend 42 signes extraits de la page 81 du cahier de James Hampton. On ne comprend pas la signification de ces signes, mais lorsqu’ils sont isolés on peut imaginer ce qu’ils racontent, car certains se rapprochent de l’alphabet latin. On peut également voir l’importance du signe à travers son nombre de répétition. Ces signes apparaissent tout au long de son carnet, où des nouveaux viennent s’ajouter. Ils sont tous écrits de manière semblable, avec le même outil, un stylo plume noir.
James Hampton étant lettré, on remarque qu’il s’agit là de signes complexes, comprenant plusieurs caractères où les traits sont variés et nombreux.
Cette collection déploie un éventail de signes isolés, transcrits, classés par typologies de rythme, révélant ainsi l’usage particulier de cette écriture secrète d’un artiste lettré, à la fois irrationnel, articulé et obsessionnel. Il s’agit là de mettre en avant la richesse des signes produits en les cataloguant par un ordre de fréquence d’apparition, et permettre à un public plus large d’entrer dans l’univers propre de l’artiste.
Fernando Nannetti
Fernando Oreste Nannetti, à vingt-neuf ans est diagnostiqué schizophrène. Taciturne et solitaire, il n’a de contact avec personne. En 1958, il est transféré dans l’hôpital psychiatrique de Volterra, en Italie, où il s’exprime sur la façade de l’établissement qu’il utilise comme support à ses écrits. Il répète ces inscriptions gravés pendant neuf ans – de 1959 à 1961, puis de 1968 à 1973 -, avec toujours le même outil : la boucle de son gilet. Une création monumentale voit alors le jour, elle mesure soixante-dix mètres de long et se déploie sur plusieurs murs de la cour intérieure de l’établissement.
Sa graphie rappelle l’écriture étrusque, et ses écrits révèlent un monde entre rêve et réalité, science et imaginaire. Il commence toujours par tracer un grand rectangle sur les façades, comme une page vide de son « livre de pierre », avant d’y inscrire des énoncés biographiques, des inscriptions faisant allusion à la guerre et des évocations de lieux et de personnages imaginaires.
Ces inscriptions retranscrites ici sont extraites d’une partie de son œuvre gravée. Elles représentent pour la plupart des caractères latins – il était alphabète et écrivait en italien -, cependant le support poreux du mur de pierre et l’outil qu’il utilise donnent ainsi des lettres droites et rigides. Au premier abord on ne remarque pas vraiment qu’il s’agit de caractères latins, dû à leurs formes et à la quantité abondante de ses écrits, et certains signes ne sont pas vraiment reconnaissables.
Cette collection déploie un éventail de caractères latins isolés, transcrits, classés par ordre alphabétique, numérique, puis par typologie de répétition pour les signes non-identifiés.